À travers champs et jardins, le mulot trace son chemin, petite silhouette furtive qui intrigue autant qu’elle inquiète.
Souvent confondu avec la souris ou le rat, cet animal aux habitudes discrètes fait l’objet de bien des discussions dans le monde du jardinage.
Alors, le mulot mérite-t-il sa réputation de nuisible ?
Le mulot : portrait d’un rongeur méconnu
Qui est vraiment le mulot ?
S’il arpente souvent les allées des jardins, le mulot reste méconnu du grand public.
Ce rongeur, avec sa petite taille et son pelage brun à grisâtre, se camoufle aisément dans son environnement.
Sa morphologie agile, alliée à des pattes postérieures puissantes, lui permet de sauter avec une étonnante vivacité pour échapper aux prédateurs.
Petit mammifère appartenant à la famille des Muridés, il est particulièrement répandu en Europe et en Asie, où il colonise aussi bien les forêts que les zones agricoles.
Avec une queue légèrement plus courte que celle des rats, il se distingue par des yeux noirs vifs et des oreilles arrondies.
Une vie entre les champs et la maison
Le mulot est un animal nocturne qui préfère la quiétude de la nuit pour se mouvoir.
Il creuse des galeries souterraines dans les champs ou se faufile discrètement dans les maisons à la recherche de nourriture.

Son régime alimentaire est varié : graines, fruits, insectes, et même parfois des restes d’animaux.
Son odorat très développé lui permet de localiser les graines cachées sous terre, faisant de lui un redoutable fouisseur.
Une présence silencieuse, mais impactante
Si le mulot semble inoffensif, sa présence peut s’avérer problématique.
Ses galeries perturbent les racines des plantes, et sa consommation de graines peut compromettre les futures récoltes.
Certaines études estiment qu’une population dense de mulots peut consommer jusqu’à 30 % des semis dans un champ.
Alors, le mulot est-il un simple invité de passage ou un véritable nuisible ? La réponse dépend souvent du contexte et de la tolérance des habitants du lieu.
Les dégâts causés par le mulot dans les jardins
Des ravages souvent sous-estimés
Le mulot, avec son appétit d’ogre, s’attaque aux cultures et aux potagers.
Il aime particulièrement déguster les jeunes pousses, les bulbes et les tubercules, transformant en quelques nuits un jardin bien entretenu en véritable champ de ruines.
Les arbres fruitiers ne sont pas épargnés, car le mulot peut en grignoter l’écorce en période de disette.
La perte de plantations peut parfois être conséquente, menaçant l’équilibre fragile de votre jardin.
Des galeries dévastatrices
Au-delà de la simple consommation de végétaux, les galeries creusées par le mulot représentent un véritable défi pour les jardiniers.
Elles perturbent non seulement la stabilité du sol, mais favorisent aussi l’érosion. Dans les prairies, ces galeries peuvent endommager les engins agricoles lors des récoltes.
Ces tunnels souterrains peuvent également nuire aux fondations des bâtiments environnants, causant des dégâts parfois coûteux à réparer.
Un cycle de vie rapide, une multiplication rapide
Le mulot se reproduit rapidement, et une simple présence peut vite se transformer en infestation.
Avec une gestation de quelques semaines seulement, une femelle peut donner naissance à plusieurs portées par an, accentuant ainsi son impact sur l’environnement.
Les jeunes atteignent leur maturité sexuelle en seulement deux mois, ce qui explique pourquoi les populations peuvent exploser en peu de temps.
Comment distinguer le mulot des autres rongeurs ?
Mulot, souris, rat : des différences notables
Bien qu’il soit souvent confondu avec la souris ou le rat, le mulot présente des caractéristiques distinctes.
S’il partage avec la souris une taille relativement similaire, son pelage est généralement plus épais et sa queue plus courte.

Contrairement au rat, le mulot a des oreilles plus grandes en proportion de sa tête et un museau légèrement plus pointu.
Une observation attentive pour une identification précise
Pour identifier la présence d’un mulot, il est essentiel d’observer les marques laissées sur son passage.
Les crottes, souvent plus petites que celles du rat, peuvent vous aider à déterminer l’envahisseur.
De même, la disposition des galeries ou les marques de grignotage sur les plantes peuvent offrir des indices précieux.
Importance d’une identification correcte
Reconnaître le rongeur qui s’invite chez vous permet d’adapter les interventions adéquates et d’éviter les erreurs souvent coûteuses.
En cas de doute, l’appel à un professionnel de la dératisation peut s’avérer judicieux pour garantir une gestion optimale du problème.
Moyens de prévention et de lutte contre le mulot
Prévenir plutôt que subir
La prévention est souvent la meilleure arme contre une infestation de mulots.
En gardant votre jardin propre et en réduisant les sources potentielles de nourriture, vous limiterez considérablement les risques.
Les répulsifs naturels, comme l’huile essentielle de menthe poivrée, représentent une solution économique à 10 euros environ le flacon de 100 ml.
L’utilisation de barrières physiques autour des cultures peut également s’avérer efficace.
L’installation de grillages anti-rongeurs en est une qui coûte généralement entre 50 et 150 euros selon la surface à protéger.
Techniques de lutte douce
Pour ceux qui privilégient des méthodes plus respectueuses de l’environnement, l’installation de nichoirs pour prédateurs naturels comme les chouettes ou les faucons peut aider à contrôler la population de mulots.
Un nichoir à chouette coûte en moyenne 80 à 120 euros.
De même, l’utilisation de plantes répulsives ou de systèmes d’arrosage pour perturber leur quotidien peut s’avérer efficace.
Les ultrasons, bien que controversés, représentent une option à partir de 30 euros pour les modèles basiques.
Quand l’intervention devient nécessaire
Parfois, malgré tous vos efforts, l’intervention d’un spécialiste en dératisation s’impose.
Le coût d’une intervention professionnelle varie entre 100 et 300 euros selon la gravité de l’infestation et de la superficie à traiter.
Ces professionnels disposent d’outils adaptés pour gérer les rongeurs de manière durable et éthique.
Une intervention bien menée garantit non seulement l’élimination des nuisibles mais permet également de prévenir leur retour.
Le mulot, nuisible ou simple compagnon de la nature ?
Le mulot, ce petit rongeur qui parcourt discrètement nos champs et jardins, est-il vraiment un nuisible ? La réponse, loin d’être binaire, dépend de nombreux facteurs.
Si sa présence peut causer des dégâts et perturber nos activités, elle s’inscrit également dans un cycle naturel où ce petit animal joue un rôle crucial.
Le mulot n’est pas seulement un perturbateur potentiel, mais aussi un acteur de l’écosystème.
À vous de décider comment gérer sa présence, en privilégiant une approche équilibrée entre prévention, intervention, et cohabitation.
