Même si vous n’êtes pas carreleur professionnel ou expert en bricolage, vous devez savoir que la pose de carreaux nécessite des joints.
Mais avez-vous déjà entendu parler du carrelage sans joint ?
Il s’agit du carrelage rectifié : son appellation peut laisser penser qu’il n’y a pas besoin de joints, or ce n’est pas vraiment le cas.
Dans cet article nous allons faire le point sur ce fameux carrelage sans joint, ou plus précisément le carrelage rectifié.
Carrelage sans joint, une fausse appellation…

Pour poser les carreaux on a besoin de joints, car ce sont ces derniers qui vont lier les carreaux entre eux et unifier le rendu.
Peu importe le type de carrelage sur lequel vous tombez, leur pose nécessite toujours des joints, c’est également le cas du carrelage dit « sans joint ».
Le carrelage sans joint est en réalité du carrelage rectifié accompagné de joints très fins, difficile à apercevoir de loin. Le revêtement de sol affiche alors un aspect plus luxueux.
Le « carrelage sans joint » peut également évoquer le carrelage clipsable, où les joints sont intégrés à chaque carreau.
On ne peut pas poser du carrelage sans joints !

Certains bricoleurs peuvent être tentés de poser le carrelage rectifié ou le carrelage classique sans joint.
Même si vous avez votre technique pour lier les carreaux entre eux, sachez que ceci est interdit, cela est stipulé par le DTU(le Document Technique Unifié)et le CPT(le Cahier des Prescriptions Techniques).
On ne peut pas le faire, que ce soit pour une pose scellée ou une pose collée.
Même si l’Administration ne va pas venir chez vous pour vérifier la manière dont vous avez posé votre carrelage, poser les carreaux sans joints n’est pas une très bonne idée car ils permettent d’avoir un résultat final harmonieux.
Lorsque vous achetez vos carreaux, on vous indique leur dimensions : or tous les carreaux (même s’ils sortent du même carton) n’ont pas les mêmes dimensions, il y a une différence relativement faible qui peut très bien être rattrapée avec les joints.
Grâce à eux les carreaux s’emboîtent les uns avec les autres pour donner ce résultat symétrique.
Sans les joints, le carrelage peut se dilater à cause des changements de température. Ne vous étonnez donc pas si au bout de quelques années il explose, et que vous soyez obligé de le remplacer.
Si ce ne sont pas les changements de température qui abîment votre carrelage, ce sont les résidus qui vont se glisser entre les carreaux ; en effet, de la poussière et d’autres résidus prendront facilement place entre les carreaux si vous vous passez des joints.
C’est quoi le carrelage rectifié ?

À la sortie du four, les carreaux classiques ne sont pas identiques : les angles ne sont pas perpendiculaires et ils n’ont pas tous la même taille.
Cependant les carreaux rectifiés sont conçus de manière à être identiques à 100%. Lors du processus de fabrication, ils passent par une étape appelée « rectification », cela permet d’avoir des carreaux affichant les mêmes dimensions.
Les bords sont corrigés avec un disque au diamant pour avoir des angles bien nets et pour supprimer toutes imperfections.
Contrairement aux carreaux classiques, les carreaux rectifiés ont des arêtes droites. C’est cette étape de rectification en fin de fabrication qui permet une pose avec des joints vraiment fins, de 2 mm environ.
Le carrelage rectifié se reconnaît avec ses joints fins et ses angles droits ; sur le carrelage classique, les angles sont légèrement arrondis.
Le carrelage sans joint, très esthétique, mais …

Si votre choix s’est porté sur les carreaux rectifiés, c’est sans doute pour le côté contemporain qu’il apporte à la pièce où il est posé, car ils sont parfaitement lisses et parfaitement plats.
Dans la salle de bain par exemple, les joints très fins et les angles bien droits donneront cette sensation de propreté et de netteté.
Contrairement à ce que l’on peut croire, le carrelage sans joint est disponible dans de nombreux modèles avec différents motifs, dimensions, couleurs et qualités.
On peut même trouver des carreaux rectifiés pour le mur.
Notez toutefois que le carrelage sans joint possède quelques petits inconvénients que vous devez prendre en compte avant sa pose.
Comparé au carrelage classique, son prix est légèrement plus élevé : cela s’explique par l’étape de rectification par laquelle il est passé.
Ainsi, pour des carreaux rectifiés de bonne qualité avec des dimensions de 40 x 40 cm, vous devez prévoir un budget de 25 euros le m2 environ.
Pour les carreaux rectifiés de plus grandes dimensions, comme les modèles de 120 x 120 cm : le mètre carré avoisine les 100 euros. Ce sont des carreaux très fragiles, donc lors de la manipulation et de la pose, on ne peut pas écarter le risque de casse.
Le prix indiqué ne comprend pas la pose, il faut donc prévoir un autre budget en plus. L’installation des carreaux rectifiés demande l’intervention d’un professionnel, car elle est complexe.
Le carreleur peut vous tarifer à l’heure car c’est un revêtement plus exigeant : il faut donc calculer l’intervention du professionnel entre 30 et 50 euros l’heure ; c’est environ 50% de plus que pour le carrelage classique.
Sachez que plus le carrelage sans joint est de grande taille, moins long sera le temps nécessaire pour la pose.
Bien choisir son carrelage

Il est normal de se préoccuper de la modernité du résultat avec le carrelage rectifié, il faut donc bien choisir les carreaux à poser.
Même si les joints sont plus fins, le côté contemporain se reflétera plus dans certain style. Face à la quantité de carreaux rectifiés, il faut faire le bon choix.
- Se tourner vers des carreaux grand format
Ce type de carrelage permet de jouer sur le volume, et dans un petit espace il apporte une sensation de grandeur.
Avec des carreaux rectifiés XXL, votre salon reflétera la modernité, d’autant plus qu’il y aura très peu de joints.
- Opter pour des carreaux rectifiés de ciment
Vous l’avez peut-être remarqué dans les magazines consacrés à la décoration intérieure : les carreaux de ciment connaissent un grand succès et offrent ce côté contemporain.
Précisons d’ailleurs que ce type de carrelage n’est pas uniquement dédié au salon, il peut très bien revêtir le sol des autres pièces.
- Choisir du carrelage rectifié effet bois
Si pour une raison ou une autre, vous ne pouvez pas vous permettre le parquet en bois dans votre intérieur, ou si tout simplement vous n’aimez pas trop ce revêtement : trouvez du carrelage rectifié effet bois, afin de vous libérer des contraintes d’entretien du parquet en bois.
On peut retrouver du carrelage rectifié imitant parfaitement un bois exotique ou le chêne.
Si vous voulez instaurer une ambiance cosy et scandinave dans votre intérieur, optez pour un carrelage effet bois dans une teinte claire.
- Prendre du carrelage effet miroir
Il n’est pas très recommandé d’adopter ce type de carrelage dans tout le logement, privilégiez-le uniquement pour la pièce principale comme le salon.
Le carrelage effet miroir, comme son nom l’indique, brille comme un miroir et c’est ce qui fait tout le côté moderne.
Même si ce carrelage vous a séduit, vous devez savoir que sur ce revêtement, les poussières et autres débris se voient davantage : il faut donc être rigoureux par rapport au nettoyage.
- Choisir un carrelage de qualité
Pour que vous n’ayez pas à changer de revêtement de sol dans quelques années, il est recommandé d’opter pour un carrelage de qualité.
Lors de votre choix, ne vous laissez pas uniquement guider par l’aspect esthétique.
Pour vérifier la résistance du carrelage, vous pouvez vous référer à la norme PEI notant la résistance d’un carreau de 1 à 5.
Si le carrelage rectifié affiche une note 1 à la norme européenne PEI, c’est qu’il est plus destiné à une pièce à faible passage comme la salle de bain.
Les carreaux rectifiés avec une note de 5 conviennent aux espaces à fort passage comme le séjour ou le couloir.
Il y a aussi la norme MOHS qui peut vous aider à faire votre choix : il s’agit d’une norme indiquant la résistance aux rayures avec une note de 1 à 10.
Le chiffre 1 correspond à un carrelage peu résistant aux rayures, et 10 un carrelage très résistant aux rayures.
Sur certains descriptifs de carrelage, vous pouvez aussi trouver le classement UPEC avec des indications :
- Sur l’usure indiquée par la lettre U,
- Sur le poinçonnement par la lettre P,
- Sur la porosité en eau et autres liquides par la lettre E,
- Sur la résistance à certains produits chimiques par la lettre C.
Chaque lettre est suivie d’une notation de 1 à 4.
Si vous n’arrivez pas à vous décider entre deux modèles de carrelage rectifié, vous pouvez considérer les points suivants :
- Le matériau :
Si vous recherchez du carrelage résistant, on peut vous rediriger vers les modèles en grès cérame qui sont de bonne qualité.
Ce type de carrelage n’est pas seulement facile à entretenir, il est aussi très résistant ; de plus il accentuera le style contemporain que vous voulez instaurer dans votre intérieur.
Si le grès ne vous a pas convaincu et si vous voulez avoir une note naturelle et contemporaine dans votre séjour, vous pouvez opter pour du carrelage en pierre naturelle : ce sont des carreaux très résistants, mais leur poids peut poser problème à la pose.
Il faut également prévoir un plus grand budget pour son acquisition, car le carrelage en pierre naturelle est plus cher.
- L’entretien :
Il est compréhensible de ne pas avoir un grand budget pour changer de revêtement de sol dans tout votre logement, c’est pourquoi vous pouvez choisir différents types de carreaux.
Cependant faites attention à l’entretien, on vous déconseille de mettre un carrelage poreux dans la salle de bain et dans la cuisine.
De même, si le carrelage en terre-cuite vous séduit pour une pièce à fort passage, sachez que ce n’est pas une très bonne idée car il est sensible aux tâches.Pour ces pièces, restez sur du carrelage en céramique ou en grès cérame.

Si un carrelage vous a convaincu pour une pièce à fort passage, il est préférable de choisir un modèle dans une teinte plus foncé ou un modèle à motifs car ils sont moins salissants.
Cependant, n’oubliez pas qu’avec un carrelage clair, vous pourrez agrandir visuellement la pièce.
Maintenant que vous avez vos carreaux rectifiés, vous pouvez passer à la pose. Il est fortement recommandé de faire appel à un professionnel, même si vous êtes un bon bricoleur.
En effet le carrelage sans joint ne se pose pas tout à fait de la même manière que le carrelage classique.
Une pose plus complexe et plus exigeante …

Le carrelage rectifié est différent du carrelage classique, donc la pose est également différente.
Pour être plus précis, elle est plus complexe car elle demande plus de vigilance.
Le carrelage sans joint a besoin d’un support parfaitement plat, il faut donc préparer le support afin qu’il ne présente aucun trou et aucun défaut.
La pose de ces carreaux rectifiés doit être régulière, c’est pourquoi ces travaux ne sont pas vraiment accessibles à tous les bricoleurs.
Il ne faut pas non plus oublier que de par leur structure, les angles et les arêtes de ces carreaux rectifiés sont très fragiles : une mauvaise manipulation peut vous faire perdre quelques carreaux.
N’oubliez pas que le carrelage sans joint est plus cher que le carrelage classique, donc on ne vous souhaite pas d’en casser.
- La pose scellée du carrelage rectifié
Pour la pose scellée on peut être tenté de prendre des joints très fins, or vous ne pouvez pas choisir des joints inférieure aux largeurs minimales indiquées dans le NF DTU 52.1.
Pour être plus précis, vous ne pouvez pas poser en scellé les carreaux rectifiés avec un joint inférieur à 2 mm. Le NF DTU 52.1 prévoit également une variation dimensionnelle après rectification, garantissant une tolérance dimensionnelle inférieure à +/- 0,25 mm.
Pour cette technique de pose, vous devez avoir une chape en mortier d’une épaisseur minimale de 4 cm.
Avant la pose des carreaux rectifiés, on doit s’assurer du bon niveau du sol et de l’absence des imperfections ; on peut ensuite installer les carreaux, après avoir légèrement humidifié et cimenté la chape.
Il faut également redoubler d’attention pour la découpe des carreaux, notamment des plinthes.
- La pose collée du carrelage rectifié
Même s’il s’agit de carreaux sans joints, renseignez-vous sur la réglementation de la pose collée.
Pour un revêtement intérieur, il faut des joints de 2 mm minimum avec des carreaux pressés de 20 x 20, et 3 mm minimum pour des carreaux d’une superficie supérieure à 500 cm2.
Pour des carreaux de pierre naturelle, il faut également des joints de 2 mm minimum de large.
Les carreaux de terre cuite et les carreaux étirés quant à eux doivent être liés avec des joints de 6 mm de large.
Si les carreaux couvrent un plancher électrique rayonnant, il faut prendre des joints de 4 mm minimum.
Pour la pose collée il faut du mortier colle. Si le support qui va accueillir le carreau n’est pas à niveau, on doit procéder à son ragréage et au nettoyage.
En théorie ce n’est pas si compliqué, mais il faut faire très attention aux écarts entre les carreaux car si vous ne faites pas attention, vous risquez d’avoir un décalage sur toute la rangée.

One reply on “Tout savoir sur le carrelage sans joint”
[…] un carreau de carrelage sans causer de dommages aux carreaux voisins nécessite une approche méthodique et délicate. […]
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